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CV : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE

Si le principe est acquis, encore doit-il être décliné dans les faits. Un curriculum vitae clair et percutant doit respecter plusieurs critères.


Un stylo est un carnet sur un CV
Conception de CV

"Be original, show off your style, and tell YOUR story”

L'importance du titre sur votre CV


"Auriez-vous acheté ce livre s'il n'avait pas de titre ? Iriez-vous voir un film qui n'a pas de nom ?”

Le titre c'est à la fois l'accroche, mais également l'intention. Celui de votre CV doit à la fois résumer votre niveau de compétence actuelle mais également ce que vous voulez faire. Plus le titre est court, plus efficace il sera. Ne vous embarrassez pas de scrupules, l'important dans le titre, c'est l'impression laissée et l'idée générale. Vous êtes un Responsable Commercial expérimenté et souhaitez évoluer sur un poste de Directeur Commercial ?


Inscrivez Directeur Commercial, fin du suspense, c'est l'idée première que l'on se fera de vous et votre CV sera lu à l'aune de cette impression. Si vous candidatez à un poste suite à la parution d'une annonce, nous vous conseillons d'inscrire en titre l'intitulé du poste convoité. Vous serez d'emblée identifié pour cette opportunité.


Si vous soumettez une candidature spontanée, évitez des titres trop précis et privilégiez de grandes familles de fonction. Pour reprendre l'exemple du Responsable Commercial, inscrivez cette fois "Responsable Commercial / Responsable Développement / Directeur Commercial / Directeur des Ventes". L'idée est de déclencher un interrupteur dans le cerveau de votre lecteur. En ciblant un spectre plus large, vous correspondez forcément à une catégorie de fonction en vigueur dans l'entreprise que vous convoitez. Le lien entre votre candidature et d'éventuelles opportunités sur cette catégorie de métier sera alors tissé de manière inconsciente dans l'esprit du recruteur. Enfin, pour les heureux élus qui ont la chance d'être approchés, ou "chassés" comme on le dit plus trivialement, nous vous conseillons, faute de davantage de précisions, d'envoyer un CV mentionnant le poste que vous ambitionnez.


Quel que soit le cas de figure, ne négligez pas cette étape. Le titre annonce la couleur et préfigure l'orientation qui sera donnée à votre candidature.


L'expérience - Le coeur du CV

On touche au coeur même du CV, l'expérience. c'est en général la phase la plus ardue tant il est difficile de trouver le bon équilibre entre concision et détails.


Force est de constater que l'exercice est rarement réussi et que bon nombre de candidats penchent irrémédiablement d'un côté ou de l'autre, sans jamais réellement trouver la juste mesure.


Nous l'avons déjà évoqué, votre CV n'est autre qu'un passeport. C'est le document qui vous ouvrira les portes de l'entretien. Là où vous avez beaucoup de chance, c'est que vous pouvez choisir de modifier votre passeport en fonction de votre destination. Ainsi, nous vous recommandons d'adapter votre curriculum vitae selon le poste auquel vous prétendez. Nous voyons trop souvent des CVs peu adaptés à l'objectif du candidat et même dissonnants par rapport au contenu de l'entretien.


Alors, si de la vente vous souhaitez évoluer vers un poste en marketing, insistez sur les projets marketing que vous avez réalisés dans le cadre de votre activité commerciale, vos liens avec les différents services concernés. Mettez en valeurs dans vos expériences ce qui se rapproche le plus de ce que vous voulez faire et du poste que l'on vous propose, quitte à minorer ou à moins vous étendre sur les activités qui s'y rapportent peu. Certes, la question que l'on vous pose est "Qui êtes-vous ?" mais cette question est circonstanciée au cadre de l'entreprise dans laquelle vous postulez.


Trop de candidats décorrèlent leur CV de leur objectif et se plaignent par la suite de ne pas obtenir de réponse... Nous nous souvenons d'un candidat, consultant en immobilier d'entreprise, qui souhaitait évoluer vers la gestion d'actif et se plaignait de n'être contacté que pour des postes similaires à celui qu'il occupait alors. Et à voir son CV, on s'étonnait qu'il en soit surpris. Quelques modifications mineures, l'inclusion de projets en lien avec le poste auquel il prétend et il a pu par la suite évoluer vers ce qu'il désirait.


Voici comment agencer au mieux cette partie essentielle de votre Curriculum Vitae.


L'expérience la plus récente doit être la plus développée. Plus l'expérience est ancienne et peu pertinente avec ce que vous faites aujourd'hui (ou ce que vous souhaitez faire), plus vous devez la synthétiser. Pour les plus anciennes, une simple ligne résumant votre fonction et votre entreprise suffit.


Développez en priorité les expériences qui sont en lien avec votre objectif.


Pour chaque expérience citée, ne soyez pas exhaustifs. Donnez un aperçu de ce que vous faites en quelques lignes, de préférence comme ici, en "bullet points". N'énumérez que vos missions principales et celles qui s'accordent avec ce que vous souhaitez faire - et donc ce que le poste propose.


Des projets plutôt que des tâches. Trop de CVs sont des condensés de fiche de poste. Soyons clairs, un Directeur Commercial dans l'entreprise A fera à peu de choses près la même chose que dans l'entreprise B, K ou T. Une fois vos quelques fonctions types énumérées, listez vos principales réalisations, celles qui vous distinguent, celles que l'on ne peut pas deviner. Cela peut être les contrats que vous avez remportés, les outils informatiques que vous avez développés, les campagnes publicitaires ou marketing que vous avez initiées, les chantiers que vous avez réalisés. Cela sera infiniment plus parlant qu'un inventaire à la Prévert de vos mille et une tâches répétitives.


Des chiffres et encore des chiffres. C'est la lacune la plus fréquente et ce sont pourtant les chiffres qui permettraient d'avoir un aperçu réel de ce que vous faites.


Vous exercez des fonctions commerciales : quel est votre chiffre d'affaires, quelles sont vos marges, quels sont les plus gros contrats que vous ayez décrochés ?


Vous travaillez dans les achats : quels sont vos budgets, quelles économies avez-vous réalisées ?


Vous êtes conducteur de travaux : quels sont les montants de vos réalisations ?


Vous travaillez au sein d'un service juridique : combien de dossiers traitez-vous par an, combien de contentieux avez-vous résolus ?


Ces précisions sont tout à votre avantage. De la même façon que vous n'engageriez pas un architecte qui conçoit des pavillons pour construire un gratte-ciel, on vous orientera différemment d'une fonction à l'autre suivant vos réalisations. Cela vous fermera les portes de certains entretiens ? Evidemment et tant mieux, de toute façon vous n’auriez pas été pris à l’issue de la rencontre. Vous n’avez rien perdu, vous avez même gagné du temps.


Mais à l’inverse, lorsque vous candidaterez à des postes qui nécessitent d’avoir réalisé des projets équivalents à ceux inscrits sur votre CV, vous engrangerez une quantité de points phénoménale avant même l’entretien et celui-ci se déroulera d’une toute autre manière. A vos calculettes !


Gare aux intitulés de poste. Un mauvais intitulé de fonction, c’est comme un mauvais titre de livre. Imaginez un instant que Victor Hugo ait décidé d’appeler Le Bossu de Notre Dame Star Trek… Vous vous seriez certainement senti trahi, dupé. C’est exactement la même chose lorsque vous mentionnez vos fonctions actuelles et précédentes. Votre entreprise ne détient pas la science infuse. Ce qu’elle appelle Chargé d’Affaires peut équivaloir à un poste de Directeur Commercial dans d’autres entreprises. Un poste de Responsable de Ressources Humaines peut dans certaines compagnies surpasser les responsabilités d’un DRH dans d’autres.


Parfois c’est même pire, nous avons vu une entreprise de construction donner à ses collaborateurs des titres d’un autre secteur d’activité… Inutile de vous dire que ces collaborateurs n’étaient jamais contactés.


Une seule parade, vous comparer. Avec Internet rien de plus simple… regardez ce que font vos homologues dans d’autres sociétés par le biais des réseaux sociaux et lisez les descriptifs de poste des fonctions qui vous correspondent.


Il ne s’agit pas de mentir. Bien au contraire, il s’agit de rétablir une vérité, celle du marché, celle du plus grand nombre. Si la plupart de vos homologues ont un titre différent du vôtre, adoptez-le. Cela signifie que le marché reconnaît qu’à telle fonction correspond tel titre. Indiquez un autre intitulé et l’on vous attribuera inconsciemment une fonction qui ne vous correspond peut-être pas.


Nous avons rencontré il y a quelques années de cela, un candidat qui désespérait de trouver un poste qui lui corresponde. Expert dans son domaine, il exerçait un métier en grande pénurie de candidats et nous étions tout aussi étonnés que lui qu’il ne trouve pas de poste… Ses confrères avaient en général trois propositions dès qu’ils mettaient leur CV en ligne. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que son CV indiquait un tout autre titre que celui dont il nous avait parlé... Et ce candidat de nous répondre, très sûr de son fait « c’est le titre inscrit sur ma fiche de salaire, je ne veux pas mentir ». Il ne mentait pas, en revanche son titre mentait pour lui…



La stabilité


Ah la stabilité ! C’est l’un des principaux critères sur lesquels le CV du candidat est analysé.


Enchainez les expériences d’un ou deux ans et vous serez très rapidement catalogué au rang de papillon professionnel, qui virevolte d’une entreprise à l’autre sans jamais se poser. Si cela n’a rien d’handicapant chez nos voisins anglo-saxons, c’est beaucoup plus problématique dans notre hexagone.


Au crédit de votre futur employeur, il est vrai que recruter représente un coût non négligeable et nécessite donc un retour sur investissement qui s’établit souvent après deux ans de bons et loyaux services. Constater des sauts de puce sur un CV n’a donc rien de rassurant et le convaincre que cette fois-ci vous resterez ne lui garantit en rien que vous tiendrez parole.


Comment faire ?


En premier lieu, interrogez-vous. Si vos départs s’expliquent par des raisons économiques, vous pourrez construire un argumentaire solide. Par contre, si vous vous ennuyez systématiquement au bout d’un an, cette carrière que vous envisagez n’est peut-être pas faite pour vous. Enfin, si pour votre plus grand malheur, vos supérieurs sont tous des incapables avec qui vous ne vous entendez jamais, il est urgent de vous remettre en question. Les problèmes relationnels ne peuvent pas toujours être imputables aux autres et vous auriez peut-être intérêt à questionner vos attitudes et votre rapport à l’autre.


Ceci étant dit, travailler sur vous-même ne réglera pas l’impression d’instabilité que renvoie votre CV. Il convient donc d’agir autrement.


Ce qui est important sur un Curriculum Vitae, c’est le rendu visuel. L’impression plus que la réalité. Certains candidats affichent un parcours très stable avec des durées en poste qui excèdent parfois les dix ans mais présentent leur CV de telle façon que l’on a le sentiment qu’ils changent d’entreprise tous les ans. Si le recruteur est distrait ou pressé, il risque d’écarter un dossier potentiellement très intéressant, et annihiler vos chances d’être convié à un entretien.


Point important, vous ne devez jamais mentir sur un CV. Mais vous n’êtes pas non plus obligé de tout dire. Si vous êtes entré dans une entreprise aussi vite que vous en êtes sorti – et vous avez parfois bien fait – inutile d’inscrire une expérience de 3 ou 4 mois qui viendra faire tache dans l’enchainement limpide de vos expériences. Et le trou me direz-vous ? Plutôt que d’inscrire les dates en mois et années, préférez les années. Cette opération esthétique viendra gommer les expériences courtes non pertinentes. Je vous recommande toutefois de les évoquer en entretien en précisant que vous n’avez pas souhaité les inscrire sur votre document car elles ne vous ont pas semblé pertinentes.


Si l’espace entre deux expériences est plus important (supérieur à un an), comblez-le en y indiquant ce que vous avez fait. Ne rien mettre équivaut à laisser libre cours à l’interprétation et celle-ci ne jouera jamais en votre faveur. Expliquez ce que vous avez réalisé durant cette période en n’oubliant pas la petite touche de marketing qui s’impose. Si vous avez pris une année sabbatique pour réaliser un tour du monde – cela se fait de plus en plus – indiquez le et énumérez les pays que vous avez visités. Si vous avez poursuivi un projet de création d’entreprise, détaillez-le. Qu’importe que vous n’ayez pu aller au bout. Parlez de votre concept, des étapes réalisées, des premiers résultats. De plus en plus de recruteurs reçoivent positivement ce type d’expérience. Enfin, si vous avez recherché un emploi, préférez la mention : missions temporaires en parallèle d’une recherche d’emploi et énumérez certaines d’entre elles si cela vous est possible.


Enfin, détailler davantage une expérience pertinente lui permettra d’occuper plus de place sur votre CV, même si elle fut courte. Densifier une expérience contrebalance son éventuelle brièveté et contribue à renforcer l’impression d’expérience et de maîtrise qui se dégage alors de votre Curriculum Vitae. Vous métamorphoserez votre passeport et changerez le regard du recruteur.


La formation


C’est l’un des éléments de votre CV auquel les recruteurs accordent beaucoup d’attention.


S’il est parfois difficile de faire bonne figure avec un faible niveau de diplôme dans une culture aussi élitiste que la nôtre, il y a cependant quelques moyens de contrebalancer cette situation si vous n’êtes pas issu des rangs des plus grandes écoles.


Quel que soit votre niveau d’études, vous êtes davantage ce que vous faites que ce que vous avez fait. Dès votre première expérience professionnelle, nous vous recommandons de reléguer votre formation au second plan, après la page ou la demi-page consacrée à vos expériences. Ainsi, un beau parcours professionnel, structuré, cohérent et chiffré compensera en partie une formation jugée insuffisante.


Car derrière cette discrimination au diplôme se cache un préjugé à la vie dure. Un ingénieur, un diplômé de grande école est plus structuré, plus méthodique et rigoureux que ses collègues moins diplômés. Nous aurions des centaines de contrexemples à vous citer, où des candidats autodidactes ou titulaires d’un BTS ou d’une licence nous ont fait meilleure impression que des ingénieurs frais émoulus de prestigieuses écoles. Mais notre avis ici importe peu. Penser qu’une formation, aussi reconnue soit-elle ne fait pas tout n’engage que nous et ne changera pas d’un coup de baguette magique l’opinion de tous ceux qui pensent le contraire.


Si certains recruteurs et employeurs sont convaincus qu’un ingénieur est plus rigoureux et plus méthodiques alors soit. Prouvez-leur le contraire. Rédigez un CV d’une clarté limpide, d’une cohérence absolue. Entrainez-vous à la même rigueur lors de l’entretien et vous pourriez bien chambouler quelques idées reçues. Cela dépend essentiellement de vous.


Par ailleurs, nous vous déconseillons d’essayer de compenser une formation que vous jugez insuffisante par une flopée de formations professionnelles plus ou moins pertinentes que vous avez suivies au cours de votre carrière. Non seulement, cela ne viendra pas compenser l’absence de formation initiale mais cela amplifiera au contraire la sensation de manque.


Notre seul conseil : assumez ce parcours académique tel qu’il est. Vous n’avez de toute façon pas d’autre choix. Qui plus est, il vous a amené où vous êtes. Ce n’est donc pas si mal. Inscrivez la telle qu’elle est, complétez-la au besoin par des formations complémentaires diplômantes ou une validation des acquis, mais ne cherchez pas à la masquer, cela ne se verrait que davantage.


Enfin, pour celles et ceux qui ont la chance de pouvoir afficher une formation prestigieuse, inscrivez la en tête de votre CV, que ce soit en titre ou en sous-titre. En guise d’exemple, il est tout à fait admis de voir figurer un « Directeur du Développement – ESSEC ».


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