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SE DÉTACHER DES PRÉJUGÉS ET DES IDÉES REÇUES

Dernière mise à jour : 25 juil. 2023


S’il est un poison qui tue à petit feu toute audace et toute volonté d’aller de l’avant chez les chercheurs d’emploi, c’est bien le carcan des idées reçues et des normes.


Dans cette image captivante, une femme élégante tourne légèrement la tête, dévoilant son visage radieux. Ses cheveux, soigneusement attachés en une queue de cheval rebondissante, semblent être en mouvement, créant une aura de dynamisme et de grâce.  Un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres, illuminant son visage d'une lueur sereine. Ses yeux pétillants reflètent une confiance et une assurance intérieures, témoignant d'une accomplissement personnel ou d'un moment de joie pure.


Combien de fois avons-nous entendu : « J’ai 55 ans, je ne trouverai jamais d’emploi », « Si j’avais dû évoluer, je l’aurais fait avant » ou encore « ils ne cherchent sûrement pas un profil comme le mien ». « À quoi bon… De toute façon je n’aurai pas de réponse ». Je suis sûr que vous avez toutes et tous pensé cela au moins une fois. Bien que cela soit néfaste, c’est parfaitement naturel. Par soucis d’économie d’effort, mais surtout afin de préserver quelques parcelles d’estime de soi, nous avons tendance à répondre aux questions à la place des autres et s’éviter ainsi une éventuelle déception.



Et si nous vous posions cette question. Qu’en savez-vous ? Rien ! Vous présupposez, par paresse, par démotivation, par peur de prendre un risque qui n’en est pas un, par peur du rejet. Avant d’énoncer les grandes idées reçues qui annihilent toutes vos chances de parvenir à vos fins, nous aimerions énumérer quelques destins de personnes qui, pour atteindre leurs objectifs, ne se sont pas arrêtées aux apparences et ont persévéré.


  • Brian Acton, cofondateur de Whatsapp, avait postulé au sein de Facebook pour y développer son application. Sa candidature ayant été rejetée, il décide de la développer par ses propres moyens. 5 ans plus tard, Facebook rachète Whatsapp pour la somme astronomique de 19 milliards de dollars. Que serait-il devenu s’il avait pensé « Facebook me rejette, mon idée doit sûrement être très mauvaise »


  • Yasmina Rossi, égérie d’une ligne de maillots de bain, à l’âge de 60 ans. Que serait-il advenu d’elle si elle avait pensé « Mannequin ? Je suis beaucoup trop âgée ! » ?


  • Morgan Freeman, l’acteur oscarisé, ne voit sa carrière s’envoler qu’à l’âge de 50 ans et a depuis sublimé les personnages qu’il incarne dans des chefs d’œuvre tels que « Les évadés », « Million Dollar Baby » ou encore « Invictus ». Et s’il s’était dit à 40 ans « Si j’avais dû percer je l’aurais fait avant… ».


  • Christian Audigier, feu l’homme d’affaires français à l’anglais très imparfait part lancer sa marque de vêtements aux États-Unis et devient l’ami des plus grandes stars hollywoodiennes. Et s’il s’était arrêté à ce simple constat « Partir faire carrière aux États-Unis sans parler anglais ? Impossible ! »


  • Susan Boyle, la chanteuse lyrique devenue phénomène mondial après son passage dans l’émission Britains Got Talent. Aurait-elle réalisé le centième du parcours qui est le sien si elle avait pensé « Je ne corresponds pas aux critères du monde de la musique, inutile de prendre le risque d’être déçue » ?


  • Philippe Croizon, nageur français amputé des quatre membres, il relie les 5 continents à la nage en 100 jours. Qui n’aurait pas dit à sa place « Nager ? Moi ? Tu réfléchis à ce que tu dis ? »


Il existe des centaines, des milliers d’exemples de personnes qui se sont affranchies des idées reçues et qui en ont été récompensées. Leur parcours n’a pas été exempt de difficultés et d’écueils mais une chose est certaine, vous ne connaîtriez aucun de ces noms si ces personnalités avaient écouté leurs peurs, leurs préjugés, ou s’étaient simplement contentées de faire ce que la « raison » leur commandait.


Vous l’aurez compris, l’objet de ces quelques lignes est d’abord de faire voler en éclat les idées reçues qui gangrènent la pensée de la plupart des candidats que nous rencontrons. Après avoir égrainé un florilège d’idées reçues, nous nous attacherons à les démonter, exemples à l’appui.



Écouter sa peur, c'est suivre les conseils d'un fou

Dans cette image saisissante, une personne est collée contre un mur, entièrement recouverte de petits morceaux de papier colorés - des post-it - portant des inscriptions inspirantes pour sa vie. L'ensemble de l'image évoque une atmosphère d'empowerment et de transformation. Les couleurs vibrantes des post-it représentent la diversité des possibilités et des perspectives qui s'offrent à la personne. Les inscriptions inspirantes témoignent du potentiel illimité de chacun à créer sa propre réalité et à atteindre ses objectifs.

Dans son fabuleux roman de science-fiction « Dune », Franck Herbert énonce « La peur tue l’esprit ». Rien n’est plus vrai.


Beaucoup de candidats que nous rencontrons sont si imprégnés par la peur qu’elle oblitère leur jugement, aveugle leur sens critique, les paralyse et surtout, les travestit.


Celui qui a peur n’est plus réellement lui-même, il tente d’échapper à un sort peu enviable et se débat comme il peut pour s’en extraire. La peur a un double effet pervers. Elle accentue et déforme la menace perçue d’une part, elle sape toute confiance et toute conviction que l’on a en soi d’autre part.


Nous avons rencontré beaucoup de candidats effrayés par le sort qui les attendait. Nous n’avons que très rarement eu peur pour eux. D’autant que nous nous souvenons, aucun ne s’est retrouvé dans une situation inextricable. Tous ont réussi à rebondir. Voilà déjà une raison d’espérer. De tous les candidats que nous avons pu rencontrer au cours de nos carrières, tous se sont sortis avec plus ou moins de brio de la situation difficile dans laquelle ils se trouvaient.


Vous remarquerez que très souvent, celui qui a peur ne perçoit pas la situation de la même manière que son entourage qui lui, n’a pas peur. Celui qui craint pour sa recherche d’emploi est enfermé dans un monde hostile sans débouché possible. Avant même qu’il n’entame la moindre démarche, il le sait, les choses seront au mieux, très difficiles, au pire impossibles ! Et le pire est toujours certain, c’est bien connu.


Gardez-vous bien d’anticiper quoique ce soit et de vous dire « J’aimerais trouver telle ou telle chose dans mon futur emploi mais j’ai peur qu’il ne se passe ceci ou cela… ». La peur ne vous prémunit de rien. Comme l’affirme le célèbre dicton populaire « La peur n’évite pas le danger ». Au contraire, elle ne fera que vous y précipiter davantage et vous fera manquer de belles opportunités pour la simple et bonne raison que vous aviez peur de ne pas être à la hauteur, ou que vous pensiez tout simplement que vous ne le méritiez pas. Vous en êtes capable, vous le méritez !



Préjugé n°1 : "Je suis trop vieille/trop vieux"

Dans l'entre-baillement de la porte, une personne d'un certain âge se tient figée, les yeux grands ouverts et la bouche légèrement entrouverte. Son visage est marqué par une expression de surprise saisissante. Une main tremblante se précipite instinctivement pour couvrir sa bouche, signe de stupeur et d'étonnement.  Les rides bien dessinées qui parcourent son front témoignent d'une vie vécue intensément. Ses cheveux grisonnants et soigneusement coiffés ajoutent une touche de dignité à sa présence. Son regard transmet un mélange de choc et d'incrédulité, avec une pointe de curiosité.  Vêtu d'une chemise légèrement froissée, la personne semble être prise au dépourvu dans cet instant fugace capturé par l'image. Les nuances de lumière provenant de l'extérieur se reflètent sur son visage, soulignant l'intensité de l'émotion qui l'envahit.


Le candidat le plus âgé que nous avons recruté avait 59 ans et a été engagé comme Directeur Technique au sein d’un bureau d’études. Il a été préféré à des profils plus jeunes, moins chers et plus diplômés. Pourquoi ? Il n’avait plus rien à prouver, était un expert prêt à transmettre son savoir-faire et se présentait comme tel. Il rayonnait, ne voyait en rien son âge comme un inconvénient mais comme un atout. A 59 ans, il n’avait plus d’enfant à charge, possédait un retour d’expérience fabuleux et surtout, il lui restait 6 ans à travailler. Nous entendons le contre-argument, un jeune peut travailler 40 ans. Exact ! Mais un jeune partira au bout de trois ans. Le candidat senior au contraire a envie de finir en beauté les dernières années d’activité professionnelle qui lui restent et ne se vendra pas au plus offrant.


Le recul de l’âge de départ à la retraite tend à modifier les comportements par rapport à l’âge, non plus réel mais perçu. Ce qui intéresse l’employeur, c’est d’estimer la durée raisonnable durant laquelle le candidat restera en poste. Un senior de 58 ans restera au minimum 6 ans en poste avec un risque infime qu’il parte pour une autre structure avant ce terme. En deçà de 3 ans, l’investissement est jugé non rentable pour le recruteur. Alors plutôt que de voir votre âge comme une limite, voyez-le comme un atout et présentez le sous l’angle de l’expérience !


Bien souvent, il arrive que le candidat se réfugie derrière son âge pour expliquer son manque de réussite et l’absence de retour de ses démarches.


Soyons clairs, nous ne nions pas qu’une certaine discrimination puisse exister, bien qu’elle soit condamnable par la loi. Pour autant, bien des employeurs ne sont pas rebutés par l’âge mais bien plus par l’incapacité de certains candidats à appréhender le processus de recrutement tel qu’il a cours aujourd’hui, ce qu’ils assimilent alors à un manque d’adaptabilité.


Présents lors d’un forum professionnel consacré à l’emploi des séniors, nous avions été mandatés pour conseiller des candidats de plus de 50 ans dans leurs démarches professionnelles. Nous avons vu de très nombreux bons candidats qui désespéraient de trouver un emploi. La cause de leur échec ? Tous nous avançaient le même argument : leur âge. Nous étions les premiers à les croire avant de lire leurs CVs. Mais, oh, surprise ! Aucun détail, quelques dates éparses, quelques lignes rédigées à la hâte, parfois même pas de titre de poste… Rien qui permettait de qualifier correctement leur candidature. Mais à les entendre, seul leur âge posait problème.


À l’issue d’une bonne séance de motivation et de quelques conseils avisés pour rédiger au mieux leurs CVs, tous ont été reçus en entretien dans les semaines qui ont suivi.


L’âge est rarement une fatalité mais bien plutôt un point de vue. Si vous pensez que c’est un handicap, vous ferez tout pour vous justifier, ne parlerez que de cela, et en ferez un problème pour votre interlocuteur. Ne l’évoquez pas (même pas sur le CV) et ne répondez à cette question que si on vous la pose et surtout, ne vous justifiez pas.



Préjugé n°2 : "Je n’ai pas de formation / je suis autodidacte"

une personne concentrée écrivant quelque chose sur un post-it

Ne nous en cachons pas, la France reste un pays très conservateur et élitiste en ce qui concerne la formation initiale et accorde peu d’intérêt aux formations continues et diplômes (hors MBA et Master Spécialisé) obtenus hors du cursus classique. Nos voisins européens, pour avoir travaillé en Allemagne, en Suisse ainsi qu’en Belgique sont beaucoup plus ouverts et pragmatiques que nous ne le sommes dans ce domaine, pour leur plus grand bénéfice.


Ce constat, même s’il tend à s’amenuiser face à l’anglo-saxonisation rampante des pratiques de recrutement, reste tenace et mettra, à notre sens, des décennies à se transformer. Pour autant là non plus, il n’existe pas de fatalité. La pression sur le diplôme, qu’elle soit réelle ou supposée, est telle qu’elle façonne la psychologie des candidats. Nous avons vu de nombreux postulants s’excuser de ne pas être diplômés, rougir, baisser les yeux et s’amoindrir alors que leurs compétences, pour certains, dépassaient de loin celles d’homologues bardés de diplômes. Ce que recherche un recruteur, ce n’est pas tant le diplôme pour le diplôme – même si certains en font, à tort, un accessit. Ce que recherche l’employeur, c’est au travers du diplôme un certificat de qualité, un gage de sérieux, une méthode de pensée et de réflexion. Vous n’êtes pas ingénieur ? Raisonnez comme tel, montrez-vous méthodique, présentez un CV clair, précis, factuel et chiffré (nous y reviendrons dans un prochain article), avancez des arguments rigoureux et documentés. L’angoisse de l’autre côté de la table sera dissipée.


Par ailleurs, le fait de ne pas être diplômé ne vous empêche en rien de postuler. Trop souvent, nous entendons des candidats nous expliquer ne pas postuler car ils n’ont pas tel ou tel diplôme. Qu’en savent-ils ? Toutes les entreprises n’ont pas les mêmes attentes, d’autres éprouvent également plus de difficultés à recruter et se montrent donc moins exigeantes. Certains employeurs sont eux-mêmes issus de formations moins élitistes et ne recherchent pas nécessairement des polytechniciens.


Nous ne vous disons pas qu’une absence de diplôme n’a aucune incidence, nous expliquons simplement que cela n’est pas un obstacle pour postuler et tenter sa chance. Vous n’êtes pas rappelés, tant mieux, vous n’y aurez pas eu votre place. Vous êtes sélectionné ? Bravo, vous avez eu raison de tenter votre chance !


Enfin, si votre candidature n’obtient pas de réponse favorable, retentez votre chance quelques semaines plus tard (on parle de 3 ou 4 semaines hein, pas 2 jours après. Il ne s'agit pas d'harceler le recruteur non plus). Si le poste est toujours vacant, il est fort probable que le recruteur n’ait pas trouvé la perle rare tant recherchée et ait quelque peu revu ses critères de sélection. Vous rappeler alors à son bon souvenir peut s’avérer payant.



Préjugé n°3 : "Je suis une femme – on me préférera un homme"

Un tableau avec une affiche inspirante posé sur une table

Cette discrimination est malheureusement une réalité et les préjugés sont encore (bien trop) nombreux en ce qui concerne la place des femmes. Néanmoins, ici aussi, renoncer à candidater ou demander une évolution sous le prétexte que celle-ci sera refusée ne vous mènera nulle-part. Y’a-t-il des recruteurs ou des entreprises sexistes ? Bien sûr que oui, nous en avons connu quelques-unes. Si vous y êtes, s’accrocher ne servira à rien si ce n’est vous faire stagner davantage et vous faire perdre inutilement confiance en vous.


Nous avons fréquemment constaté que les professionnelles qui évoluent positivement dans leur carrière font en général peu mention de leur situation au cours de l’entretien. Loin de se faire passer pour des hommes ou d’en mimer les comportements, elles assument pleinement leur féminité sans entrer dans un jeu de séduction exacerbé ni évoquer les éventuels problèmes de garde d’enfant ou de maternité à venir – pourquoi d’ailleurs ces questions ne concerneraient-elles que les femmes ?


Nous vous invitons à ne pas évoquer spontanément ces points si on ne vous pose pas la question. Cela focalisera l’attention sur une problématique qui, pour le recruteur, n’en est peut-être pas une. Vous êtes une professionnelle et votre vie privée importe à ce stade assez peu.


Sachez que toute question relative à la vie privée et à la situation personnelle du ou de la candidate est illégale et punie par la loi. Pour autant, renvoyer votre interlocuteur au texte de loi n’est à notre sens pas la meilleure solution. Elle sera assimilée à une menace et nuira à votre candidature sans que vous puissiez réellement prouver l’infraction. Par ailleurs, certains recruteurs posent ces questions sans malice et parfois par simple désir de davantage connaître la personne à qui ils s’adressent.


Nous vous invitons à répondre à la question de manière neutre, sans vous braquer, mais sans non plus vous justifier. Soyez factuelle tout en précisant que vous parvenez parfaitement à vous organiser. De toute façon, gardez bien en tête que vous gardez le pouvoir de décision. Si votre futur employeur vous pose trop de questions qui ne le regardent en rien, avez-vous vraiment envie de travailler avec cette personne ou au sein de cette entreprise ?


Si vous vous présentez comme une candidate et non comme une mère ou une future mère – après tout qui cela regarde-t-il ? – vous verrez que ces questions seront d’une part beaucoup moins fréquentes et que d’autre part, vous y répondrez avec un naturel déconcertant qui séduira les recruteurs les plus intelligents (mais nous doutons que ceux-ci vous posent la question) et clouera le bec aux plus rétrogrades.



Préjugé n°4 : "Je n’ai jamais de réponses"

Un homme assis dans un fauteuil désespéré d'attendre

Qu’il est frustrant l’email assassin qui succède à votre candidature sur n’importe quel site d’entreprise.


« Nous vous remercions pour votre candidature à laquelle nous portons le plus grand intérêt. Votre dossier est actuellement à l’étude. Passé un délai de trois semaines, veuillez considérer que nous n'y donnerons pas suite. »


Commencent alors la longue attente et le pic d’anxiété qui ne cesse de croître à mesure que les semaines s’égrainent.


Soyons clairs, si vous n’avez pas de réponse positive dans les premiers jours qui suivent, hors périodes de congés, vous n’en aurez pas. Les services RH des entreprises et les cabinets de recrutement sont littéralement débordés et n’ont plus le temps de répondre à chaque candidat qui postule, même si le bon sens et la plus élémentaire des politesses voudraient que ce soit le cas.


Règle numéro un lorsque l’on est armé de cette connaissance, ne pas attendre une éventuelle réponse pour poursuivre ses recherches, il faut persévérer !



Préjugé n°5 : "Je suis trop jeune je n’ai pas assez d’expérience"

Un enfant se tenant tout en bas des escaliers regardant la première marche avec insistance et hésitant à se lancer

Quel jeune demandeur d’emploi ne s’est pas senti au mieux complètement démoralisé à la lecture des offres d’emplois qui indiquent toutes « 5 ans d’expérience minimum requis » ?


Comme nous l’avons alors toutes et tous pensé, il faut bien commencer quelque part. Et vous avez raison ! Mais visiblement, le recruteur qui a rédigé l’annonce semble ne pas l’entendre comme vous. Et pourtant… Internet a si bien banalisé l’acte de candidature qu’il n’a jamais été aussi simple ! Résultat, plus personne ou presque ne prend le temps de bien lire les annonces et postule. Après tout, ça finira bien par marcher ! Et bien, non.


Afin de se prémunir au maximum des candidatures totalement hors sujet, les recruteurs ont tendance à gonfler l’expérience minimum souhaitée afin de dissuader les candidats les moins expérimentés de postuler. Par exemple, un « 5 ans minimum » peut être lu comme « 3 ans d’expérience ». Un « 10 ans » comme un « 7 ou 8 ». Mais ceci n’est qu’une partie du problème.


Que recherche un employeur qui indique « Minimum 5 ans d’expérience» ?


Tout simplement un candidat qui a atteint une certaine maturité professionnelle, autonome, capable de prendre des initiatives, derrière qui il ne devra pas systématiquement repasser.


Le problème, c’est que beaucoup de candidats « balancent » des CVs faits à la hâte – nous consacrerons tout un article à l’élaboration d’un CV clair et valorisant – truffés de fautes, à la mise en page illisible et où l’on n’apprend que très peu de choses sur l’expérience véritable de leurs auteurs : "Tiens, débrouille-toi avec ça ! J'ai la flemme, c'est ma carrière mais à toi de travailler pour moi". Comment ces candidats espèrent-ils se faire passer pour matures et responsables avec un document de la sorte ?



Un CV, c’est un passeport, il doit être en règle et donner les bonnes informations. Sinon, les portes restent closes.


Alors un conseil, plutôt que de pester contre ces recruteurs rétrogrades qui n’aiment pas les jeunes, tentez votre chance en postulant à des annonces un tantinet trop qualifiées et renversez la vapeur en vous donnant toutes les armes pour faire de votre jeunesse un atout.


Plutôt que de vouloir à tout prix afficher une expérience que vous n’avez pas, démontrez votre potentiel et votre maturité dans la rédaction d’un CV parfaitement en phase avec qui vous êtes, puis par la suite en entretien.



Préjugé n°6 : "Je souhaite me réorienter mais je n’ai pas la bonne expérience"

Un mur où est inscrit la phrase "believe in yoursef", qu'un petit garçon lit avec grand intérêt


Le souhait de se réorienter professionnellement est une piste de plus en plus largement évoquée par les candidats que nous rencontrons. Changer de vie, répondre à des aspirations plus profondes, souhaiter faire coïncider une réalité professionnelle avec qui l’on est réellement, tous ces désirs sont extrêmement encourageants et témoignent d’une dynamique positive.


Le premier réflexe, pour les plus courageux et les plus motivés est de suivre une formation. Excellente idée ! Mais cela ne fait pas tout.


Quelle que soit la pertinence de la formation suivie, le chercheur se retrouve en proie à un cruel dilemme. Il est diplômé, certes, mais ses connaissances dans le nouveau domaine qu’il ambitionne ne sont pour l’heure que théoriques. D’autre part, il dispose d’une certaine expérience, mais pas nécessairement transposable. Et c’est alors que l’on se retrouve confronté au calvaire des candidatures qui n’aboutissent pratiquement jamais.


Nous nous souvenons avoir accompagné dans sa recherche un jeune homme d’une petite trentaine d’années, ancien gendarme de carrière, qui souhaitait se reconvertir dans le BTP. Il avait suivi une formation spécialisée de bon niveau, était visiblement compétent en la matière, mais n’avait enchaîné que de petits contrats sur de petites opérations de construction, sans jamais parvenir à percer. Lorsque nous l'avons reçu, il était sur le point d’abandonner et avait perdu tout espoir de s’épanouir dans ce secteur. Il était persuadé avoir tout tenté. Ce qu’il ignorait, c’est que son CV était si mal rédigé qu’il ne lui laissait aucune chance d’être reçu pour un entretien au sein d’une entreprise à la hauteur de ses ambitions. Son cas n’était absolument pas désespéré, il se battait juste avec de mauvaises armes. Patiemment, nous l’avons aidé à refaire l’intégralité de son CV et à se préparer à l’entretien.


Dans les deux semaines qui ont suivi, il recevait trois propositions.


Une reconversion professionnelle nécessite que vous recycliez aussi vos expériences passées. Mettez l’accent sur les points communs avec votre futur poste, passez sous silence ou détaillez a minima vos expériences qui ne sont pas en lien avec vos prochaines fonctions.



Préjugé n°7 : "Pour devenir manager, il faut avoir déjà managé"

Une femme tenant une tasse entre les mains avec l'inscription "like a boss"

Manager est une compétence en soi et comme toute compétence, elle repose sur de l’inné et de l’acquis. Bien entendu, il est préférable d’avoir les deux afin de maximiser ses chances et prouver à son interlocuteur que l’on est capable d’encadrer.


Pour autant, notre vécu nous permet d’apporter un témoignage. Si l’expérience du management est importante, elle n’est pas indispensable. Nous avons à plusieurs reprises recruté des candidats sur des postes d’encadrement sans qu’ils aient préalablement supervisé d’équipes.


Le point commun entre ces candidats ? Ils en ont tous montré le potentiel ! Deux cas de figure se posent à vous lorsqu’il s’agit d’évoluer vers un poste de management. Soit vous le faites en interne, soit en externe.



En interne


Vous avez certes plus de temps pour prouver votre potentiel, mais également plus d’occasions de commettre des impairs. Comment montrer que l’on est un manager alors que l’on n’en a pas les responsabilités ?


Beaucoup répondront « En ayant de bons résultats ». C’est vrai dans la plupart des sociétés et c’est la raison pour laquelle le management dans beaucoup d’entreprises laisse à désirer.


On part du principe qu’un bon opérationnel fera nécessairement un bon encadrant. Rien n’est moins sûr.


Dans certains métiers, c’est même l’inverse ! Un commercial très performant fera souvent un piètre Directeur commercial. On conçoit de nos jours la performance commerciale sous le biais anglo-saxon. On imagine un requin solitaire fondant sur sa proie mâchoire grande ouverte et c’est malheureusement souvent le cas. Les qualités qu’il faut pour écraser la concurrence externe et interne – soif de vaincre, besoin de reconnaissance, volonté de dominer et de s’imposer - sont dès lors antinomiques de celles que l’on attend d’un manager – partage, protection des équipes, report équilibré de la pression.


L’exemple est aussi transposable dans les domaines d’expertises. Un expert aime se consacrer entièrement à son sujet d’expertise. Confiez-lui des équipes et il aura le plus grand mal à se détourner de ce qu’il aime pour se consacrer à d’autres personnes.


La seule organisation à avoir parfaitement compris qu’un excellent opérationnel ne sera pas nécessairement un excellent encadrant, c’est l’Armée. L’Armée fait une distinction stricte entre les officiers experts et les officiers d’encadrement. Seuls sont promus officiers d’encadrement ceux qui ont su démontrer – à l’issue de très nombreuses épreuves – d’une aptitude réelle à diriger des hommes au combat et dans des situations extrêmes.


S’il ne suffit donc pas d’avoir de bons résultats pour être promu, nous n’avons pas non plus dit qu’il fallait être mauvais. En revanche, il faut faire preuves d’autres qualités.


L’entraide spontanée – sans toutefois mettre sa propre activité en péril, les conseils avisés, l’encouragement bienveillant à destination d’un collègue, la maîtrise de ses émotions, un état d’esprit positif et stimulant, voilà autant de qualités qui témoignent d’un leadership certain et qui ne requièrent pas un quelconque encadrement préalable pour être mises en œuvre. Cela vous paraît insurmontable ? Il n’y a qu’à être soi-même, laisser un champ d’expression à sa nature bienveillante et l’appliquer au quotidien. Si évoluer vous tient à cœur, tout le reste suivra !



En externe


Évoluer en externe peut s’avérer plus complexe mais pas pour autant impossible.


Alors certes, passer de la supervision de sa petite personne à celle d’une cinquantaine de collaborateurs relève pour notre part de la science-fiction.


Pour autant, envisager d’encadrer une petite équipe de deux à trois collaborateurs semble cette fois beaucoup plus réaliste.


Toutes les entreprises ne vous offriront pas cette opportunité. Dans votre recherche, privilégiez les petites et moyennes structures moins à même de disposer d’un vivier de candidats internes suffisamment dense et susceptibles d’éprouver davantage de difficultés à recruter.


Si vous ne pouvez pas mettre en avant d’expérience managériale, vous pouvez toutefois souligner votre degré d’expertise, votre séniorité sur un poste opérationnel ou bien encore le fait que vous occupez un rôle de véritable référent au sein de votre équipe actuelle. Tous ces éléments peuvent et doivent figurer sur votre CV. Si la lecture de celui-ci vous ouvre les portes de l’entretien, tentez de démontrer autant que possible, par le récit de vos expériences et anecdotes à l’appui, que vous êtes proactif, apte à prendre des initiatives, encadrer une équipe restreinte (apprenti, stagiaire, supervision indirecte ou dans le cadre d’un projet). Insistez sur la capacité que vous avez à transmettre, à faire évoluer positivement les gens avec lesquels vous travaillez. Amenez naturellement chacun de ces exemples, sans donner l’impression de trop insister sur votre capacité à manager. Le but n’est pas de persuader mais plutôt de convaincre sans jamais donner à votre interlocuteur le sentiment de vous justifier.


Nous reviendrons en détail sur la façon de mener un entretien dans les prochains articles mais gardez à l’esprit que vos attitudes affichées sont extrêmement importantes et peuvent permettre dans bien des cas de compenser une absence d’expérience en management.




Au travers de ces exemples et diverses anecdotes, nous avons souhaité vous montrer que non, il n’y pas de fatalité. Cette situation d’inconfort que vous vivez, en raison d’une période d’inactivité ou d’un climat social pesant n’est en rien appelée à perdurer. Si vos démarches n’aboutissent pas, c’est très souvent en raison d’idées préconçues et donc fausses, d’une méconnaissance des attentes de l’autre et d’une stratégie d’approche qui mérite d’être optimisée.


Remettez en question vos préjugés, révisez certaines de vos démarches et interrogez-vous sur la qualité de votre prestation en entretien. En procédant de la sorte, vous augmenterez significativement l’impact de votre candidature.

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